lundi 6 avril 2009

En route pour la Gaspésie II

Lundi 13 juillet 1925
Après avoir bien dormi, on va visiter l’usine de M. Marquis. Quoique ça ne sente pas l’eau de rose, c’est bien intéressant. Et là, on conclu que rien ne se perd dans le monde. Tout peut servir, pourvu qu’on prenne le bon moyen.

Et puis, on nous téléphone que nos «chums» sont rendus à Québec. M. L’abbé Labelle vicaire, M. Eug. Séguin et M. N. Montreuil. On a aussi été les saluer après avoir fait faire* quelques réparations à la machine, on prend le dîner chez Madeleine et puis on entreprend pour tout de bon notre voyage à la Gaspésie.

On traverse à Lévis et on se dirige vers le bas du fleuve. Les chemins sont superbes. Les indications nombreuses nous mettent à l’aise, et l’on file son chemin sans inquiétudes de se tromper. Nous faisons 100 milles dans notre après-midi et allons coucher chez M. Ast. Sirois, beau-frère de M. Montreuil. On trouve parfois de bonnes gens, aussi chez M. Sirois, on trouve une bonne vieille famille canadienne française (québécoise car ça graseilles) profondément catholique. On voulait camper mais ces gens ne veulent pas et on couche à la maison. On est reçut «aux petits oignons». Depuis ce matin, tous les gens graseillent et la bonhommie canadienne règne sur tous les visages.

* Et puis, mon petit beau-frère, toujours galant, nous fait visiter Québec. Je ne veux pas m’étendre trop sur cette visite mais qu’il me suffise de mentionner l’intérêt qu’attire ces charmes du bon vieux temps.

Mardi le 14 juillet 1925
À la messe de M. le Vicaire à St Germain, paroisse voisine de St André de Kamouraska. Communion. Pas plus en voyage qu’en aucun autre temps, il n’est pas recommandable d’oublier son Créateur.

De retour chez M. Sirois, on nous avait préparé un bon déjeuner au jambon canadien, auquel on fit honneur, il va s’en dire.

On prit quelques photos en souvenir de ces braves gens et sans plus tarder, on file toujours vers la Gaspésie. On visite de bien belles places jusqu’à Rivière du loup, Cacouna, Rimouski, Mont Joli où l’on arrête visiter notre ami le Dr. L.P. Landry, propriétaire des postes émetteur c.n.c.m.. C’est un aimable jeune médecin qui aime à faire voir ses installations radio-téléphoniques aux amateurs.

Les chemins sont toujours beaux et il n’y a de méchants bouts que là où l’on est à réparer ou à faire des chemins. La plupart des routes sont en beaux gravelage, qui pacte en le mettant en place. Ces gens ont beau faire leurs chemins car ils n’ont qu’à prendre le sable sur le bord de la mer et le mettre sur la route. On fait d’immenses travaux partout dans la côte, on refait des ponts. C’est dire que le gouvernement y met la main et surtout son argent. Mais il n’y a pas qu’à Trois-Pistoles que nous avons eu un peu de misère.

Il y a là des côtes immenses qu’on est à refaire meilleures. Ainsi, il a fallut au chauffeur un peu plus d’attention, chose qui ne manque pas à Monsieur le Vicaire. À part cela, les chemins sont beaux.

Et nous nous rendons à « Grand Remous » où nous campons près de la demeure d’un bon cultivateur qui lui aussi veut nous faire coucher et manger chez lui ce que nous ne voulons pas car il faut s’habituer à camper. On n’a pas emporté notre tente pour rien.

Là, nous veillons sur la galerie (comme en famille) avec ses bonnes gens. On écrit quelques cartes à nos amis et parents et on se couche vers 10 heures.
- Premier campement –
Le camp s’est dressé en quelques minutes. Chacun à son poste et ça marche.

Le poêle de campement placé non loin de la campe est allumé pour le premier soir. Notre cuisinier nous sert du jambon et des œufs. Tout fût avalé en un moment. C’est dire que rien n’égale le grand air et le voyage pour aiguiser l’appétit. Le sommeil fût plus ou moins profond : d’abord on n’est pas habitués au campement et ensuite notre « président » qui se fait valoir le jour en fait autant la nuit par son ronflement sonore.

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